Remontons dans le temps où tout autour de vous n’était que landes et forêts, la situation géographique de la commune était propice aux nombreuses batailles et à une insécurité permanente entre l’Anjou Franque et la Bretagne Celte Breton, les gens se regroupaient auprès d’un Seigneurs pour obtenir protection face aux invasions,
Grace à la Charte de Carbay en 1050 nous découvrons un Hilduinus et Engelbert de Calen, deux frères qui descendent de la première famille qui possédaient primitivement la commune.
Étant donné que des seigneurs de Challain (Calen) sont mentionnés en 1050, il est vraisemblable qu’un château ou motte féodale existait déjà à cette époque. Challain se trouve par ailleurs dans une zone où les mottes castrales étaient particulièrement nombreuses aux XIe et XIIè. Cette zone avait la forme d'un axe s'étendant entre Challain et le Lion d’Angers, et la densité des mottes s'explique par le fait que cet axe correspond à la limite entre les zones d'influences des familles de Pouancé-la Guerche et Rorgon-Montrevault. Sur le territoire de Challain, des mottes existaient, à la Thibaudaie (détruite au XIXe siècle) et qui peut être à l’origine du village surplombant une zone humide et un cours d’eau donnant naissance à la rivière Argos, à la Cour des Aulnays ,et peut être une autre non loin de Fresnay .
Cette première famille remontant aux anciennes invasions Franques puis Bretonnes dans la région donnera son nom à la commune, Calen autour de l’an 1000 et appelée Chalein dans le cartulaire de Saint-Nicolas (1120-1130) et dans un accord passé entre Guillaume Grifier et Nicolas de la Jaille en 1234 ; - Calanum en 1596 (État-Civil), - et enfin Chalain ou Challain au XVIIe siècle.
Après la famille De Calen, différentes familles se succèderont comme la famille de Thouars, Châteaubriant, de Chambes, d’Espinay et la famille Fouquet.
Au XIII è siècle le village appartient à Guillaume de Thouars(1201-1250), à sa mort,il passe par alliance à la famille de Châteaubriant par le mariage Belleassez de Thouars avec Geoffroy V de Châteaubraint.
Néanmoins, à la fin de ce siècle, Geoffroy V divisa sa succession entre deux fils, l'aîné Geoffroy VI, recevant Châteaubriant, Candé et toutes les autres grandes propriétés, et le cadet, Jehan, héritant de Challain et du Lion.
Un aveu rendu en 1407 détaille l'état de Challain à cette époque : la terre comprend un château, un étang, trois métairies, le seigneur possède entre autres le droit de tenir un marché, d'arrêter les malfaiteurs, et d'utiliser basse, moyenne et haute justice. La terre de Challain comprend plusieurs seigneuries vassales, la terre des Aulnays, du Tremblay, de Danepôt, de Fresnay, de Glorieux, du Petit et du Grand Marcé, des Moulinets et de Villatte.
Au début du XVIe siècle, la branche des Châteaubriant de Challain s'éteignit, et la seigneurie passa par mariage à la famille de Chambes et il y eu 3 générations de cette famille à porté le titre de Chalain tout au long du XVI è siècle.
Celle-ci était alors une des plus grandes familles de l'Ouest de la France, possédant notamment le titre de comte de Montsoreau. Les Chambes possédaient de très nombreuses terres, et Challain était pour eux une propriété subalterne. Ils essayèrent de s'en séparer une première fois en 1552, avant de la vendre définitivement en 1574 à Antoine d'Espinay, seigneur de Broons en Bretagne.
Ce dernier mourut lors des guerres de Religion et sa veuve revendit Challain à Christophe Fouquet, issu de la même famille que Nicolas Fouquet, surintendant de Louis XIV. La vente fut consentie pour la somme de cinq mille cent soixante-six écus deux tiers, et l’acte fut reçu par Mathurin Grudé, notaire royal à Angers.
Lorsque sa place de président au Parlement de Bretagne ne l’appelait pas à Rennes, Christophe Fouquet habitait le château de Challain, vieille demeure depuis longtemps délaissée et qu’il songeait à reconstruire. Mais il abandonna ce projet pour fonder le couvent des Carmes.
Le 19 décembre 1621, Christophe Fouquet rendit aveu au Roi pour sa châtellenie de Challain.
« Les chastel, forteresse, tours anciennes, pont-levis, clôtures à douves et murs, avec jardins et vergers ; l’église paroissiale de Challain, dont le seigneur est le patron et le fondateur, avec le droit d’y placer ses armes et d’y avoir des bancs dans le chœur et dans la nef, à l’exclution de toutes autres personnes ; la chapelle Saint-Hellier, voisine de l’église paroissiale ; le couvent et monastère desservi par les Carmes de l’observance de Rennes, où Christophe Fouquet a fait bâtir de ses deniers la chapelle de Saint-Christophe. Hors de l’enclos de la forteresse, des halles, poteaux, carcans, chartre et prison à mettre le prisonniers ; l’étang de Challain, représentant douze journaux d’eau, ou environ, avec une chaussée sur laquelle est un moulin à eau ; les bois de la Source, au-dedans desquels setrouve un vieil étant et une chaussée, avec des chénaies, d’une contenance de quatre-vingt-dix journaux ; le bois de Challain, de vingt-deux journaux ; des garennes à connils près des lieux de la Motte-la-Jotelle, la Chesnaye-Martin et le Pont-Godin ; la closerie de la Source, composée de maison, grange, étable, hébergement, jardins, vergers, rues, issues et pourpis ; les domaines des Hautes et Basses-Séraudaies, affermés cent livres par an…, etc. »
Christophe Fouquet, son petit fils, naquit au château de Challain le 16 novembre 1625 et fut baptisé le même jour dans l’église paroissiale . Par lui le seigneur de « Chalain » fut fait vicomte de Challain en 1650. Le Roi Louis XIV tenait ainsi à le remercier de ses services lors de batailles à Thionville, Piombino et Porto Longone, et à faire hommage à son père et son grand-père pour leur charge de président du Parlement de Bretagne . Sept ans plus tard, le Roi éleva à nouveau la seigneurie de Challain, cette fois au titre de comté.
Christophe fut remplacé par son fils Bernadin, mais ce dernier n'eut pas d'enfants et divisa Challain entre divers héritiers. À sa mort en 1722, ceux-ci affermèrent la terre à un intendant avant de décider de tout vendre en 1747 Challain fut vendue à Urbain Le Roy, seigneur de La Potherie, contre « 76 200 livres tournois ». Le titre de comte de Challain s’était éteint avec le précédent seigneur. Urbain Le Roy sollicita du Roi Louis XV en sa faveur, la « confirmation et, en tant que besoin, la nouvelle érection en comté de la terre et seigneurie de Challain » Par lettres-patentes données à Versailles, au mois de septembre 1748, l’érection en comté de la terre, seigneurie et haute justice de Challain, du mois de décembre 1657, fut confirmée en faveur d’Urbain Le Roy de la Potherie. En même temps, ces lettres stipulaient que le nouveau comté porterait le nom de « comté de la Potherie »
Ainsi disparaissait le nom de Challain pour celui de la Potherie…Il en sera ainsi jusqu’à la Révolution ou l’on reprend l’ancien nom de « Chalain » pour parler de la commune et ce jusqu’en 1825 où le général Louis Le Roy de la Potherie petit fils de Urbain alors élus député, rétablit le nom de la Potherie...
Malgré deux délibérations du Conseil municipal, des 7 juillet 1834 et 6 février 1835, réclamant pour la commune son ancien nom de Challain, ou tout au moins de Challain-la-Potherie, le nom restera la Potherie et ce jusqu’en 1921 ou l’on associera celui de Challain à celui de la Potherie pour parler du Village.