La Cour des Aulnays nous fait remonter au Moyen âge et à sa légende ou peut être une réalité…
Il y avait en ces lieux un Seigneur, le Seigneur des Aulnays, qui , appelé pour la première croisade, s’en alla avec les Seigneurs des alentours en terre Sainte pour délivrer le tombeau du Christ , laissant la garde et la protection de ces lieux à son Régisseur en qui il avait la confiance…
Sa gente Dame Jolaine resta se languir de son absence pendant de longs mois, son chevalier était parti là-bas et qui sait s’il reviendra…
La Châtelaine était brune , était belle et le régisseur ne voyant pas son Seigneur revenir, voulu prendre sa place et sa belle Jolaine, mais celle-ci le repoussa et refusa .
Il l’enferma donc dans une haute tour, à l’humidité et sans possibilité d’en ressortir...
Seule et peut être blessée y elle y décéda...
A son retour des croisades, le chevalier ne voyant pas sa dame questionna ses gens qui lui expliquèrent ce qui s’était passé,
et après avoir retrouvé son régisseur, le tua mais cela ne calma sa douleur d’avoir perdu sa belle...
On raconte que le jour de la Saint-Jean, au lever du soleil, un lys d'or émerge du milieu de la nappe d'eau et replonge à l'instant où le disque apparaît tout entier au-dessus de l'horizon.
C’est l’âme de la Dame des Aulnays qui demeure dans ces lieux en attendant le retour de son chevalier...
La Seigneurerie restera dans la famille des Aulnays jusqu’à la fin du XIVè par le mariage de Jehanne des Aulnais avec Guillaume de la MOTTE, écuyer.
Deux ans plus tard, aux assises de la même seigneurie, commencées « le mercredy après sainte Katherine, l’an 1386 » et tenues par Olivier Tillon, sénéchal, Jehanne des Aulnais obtint du Roi un délai, - ou grâce, - pour présenter son aveu. Le sénéchal inscrivit sur son registre la note suivante :
« Grâce du Roy nostre sire pour Johanne des Aunaiz, famme de Guillaume de la Motte, jadis escuier, elle tant en son nom que comme tenant le bail de ses enffans minours d’ans, durant jusques au IIIIe jour de juing prouchain»
La famille de la Motte sera propriétaire des lieux jusqu’en 1566 au décès de Mathurin de la Motte.
En exécution du testament de son père Charles de la Motte, il avait passé une convention le 22 juillet 1501 avec le prêtre Pierre Hamelin qui s'engageait à dire ou à faire dire une messe chaque vendredi à l'église de Challain «jusqu'à ce qu'il y ait une chapelle convenable au lieu-dit des Aulnays ». Mathurin de la Motte ne tarda donc pas à faire construire la chapelle qui fut achevée le 12 janvier 1506 et placée sous l'invocation de saint Mathurin et de sainte Barbe.
De son mariage avec Françoise Fresneau, il eut deux filles dont Jacqueline qui épousa Antoine de Beauvau.
De leur union naquit un fils unique, Gabriel de Beauvau, écuyer de l'écurie du Roi en 1564. Sous son règne, l'importance du château allait considérablement s'accroître .
A son décès au mois de février 1583, de ses enfants, c’est son fils Louis qui hérita de la Seigneurie des Aulnays.
Louis de Beauvau servit sous Henri IV et pris part à la bataille d’Yvry et aux sièges de Paris, de Laon et d’Amiens. Il épousa en 1600, Charlotte de Brillouet155, fille unique de Charles de Brillouet, chevalier seigneur de Riparfont en Touraine, et de Guyonne Baraton, dame de Rivarennes156. Sa femme lui apporta les seigneuries de Rivarennes et de Mongauger dont il prit le nom, qui servit à désigner cette nouvelle branche des Beauvau.
Le 12 août 1609, devant Julien Deillé, notaire royal à Angers, Louis de Beauvau vendit les Aulnais à René Le Clerc écuyer, seigneur des Roches, gentilhomme ordinaire de la Vénerie du Roi, « demeurant à Angers, paroisse de Saint-Maurille.
Les terres et la propriétés des Aulnays restera dans la famille Le Clerc jusqu’en 1731 et passa ensuite dans la famille de Laurens, par suite du mariage de Geneviève-Eulalie Le Clerc de Brion avec Pierre de Laurens, seigneur de Joreau et de Gennes Cette union fut célébrée le 13 août 1731.
N’ayant pas d’enfants c’est sa sœur, Louise-Mélanie, mariée le 27 avril 1772 à Louis-René, marquis de Jousselin capitaine d’artillerie, - nommé colonel en1782 qui en héritera.
Louis-Charles-Emmanuel, marquis de Jousselin, est né le 25 octobre 1774, au château de la Gaucherie-aux-Dames.
Il prit part à la guerre de la Vendée et la marquise de la Rochejacquelin, dans ses Mémoires, le cite parmi « les plus braves officiers de la grande armée Vendéenne, qui commandaient indifféremment aux postes où on les mettait. » En 1815, il reçut le brevet de colonel du 1er régiment des grenadiers à cheval de la garde royale et la croix de Saint-Louis. Il fut nommé chevalier de Saint-Ferdinand, après l’expédition d’Espagne, en 1823.
Pendant les guerres de Vendée, le château des Aulnays devint une retraite habituelle des Chouans et fut attaqué et incendié par les Bleus à plusieurs reprises. Le 18 thermidor an II (5 août 1794), les patriotes, commandés par le général Decaen, y atteignirent les Chouans qui, après un combat, laissèrent 20 morts sur le terrain .
À la mort du marquis de Jousselin en 1854, ses biens furent partagés entre ses enfants, la terre des Aulnays fut attribuée à sa fille Marie-Élisabeth qui était mariée à Magdelon-Hyacinthe du Buat. Elle passera enfin à la famille de l’Espéronnière .
Au début du XIXè siècle, l'ancien manoir devint la métairie de la Cour des Aulnays. Les pierres des anciens bâtiments, détruits à la révolution, servirent à la construction d'un nouveau logis en 1801. Il ne reste alors qu'une partie des anciennes constructions : une tour qui servait aussi de fuie, le porche d'entrée transformé en bâtiment de service et quelques tourelles. Les douves sont desséchées et servent de pâture aux animaux de la ferme.
En 1862, un four à chaux avec machine à vapeur fut établi près de l'étang, pour l'extraction du dépôt de falun et de molasse coquillère s'y trouvant. Un canal de 6 mètres de profondeur sur 3 kilomètres de longueur fut creusé pour épuiser l'étang et faciliter l'exploitation de la carrière. Elle fut exploitée en location par le propriétaire de la Veurière jusqu'en 1876.
Aujourd’hui Geneviève Karlsson en est propriétaire et a commencé à restaurer la propriété.